Posted by : Jade Nov 25, 2013

Ender Wiggin a six ans lorsqu’il apprend qu’il est admis à l’école de guerre. Quittant son frère et sa sœur - le premier étant un génie à tendances meurtrières, la seconde simple génie au caractère trop doux -, il se retrouve plongé dans un entraînement qui, les adultes l’espèrent, fera de lui celui qui sauvera la planète de la prochaine attaque des doryphores.

J’avais deux réticences àlire ce livre. La première : l’auteur est mormon, et j’avais peur de lire un bouquin qui m’aurait donné l’impression qu’on essayait de m’embrigader dans un courant de pensée bien spécifique, comme ce que j’avais pu ressentir à la lecture de Twilight.
La seconde : je m’étais déjà faite à moitié spoiler l’histoire, parce que j’avais eu la bonne idée de lire le livre sur l’écriture de l’auteur, et qu’il y va bien en profondeur sur la construction du scénario de certains de ses bouquins, celui-ci y compris.
Mais bon, le film arrivait, et je déteste lire un livre après le film. J’ai donc pris mon courage à deux mains et l’ai lu avant. J’ai bien fait car, pour répondre aux deux questions que soulèveront sans doute les deux points cités plus haut :
- Apparemment, l’auteur en était encore au stade où sa vie personnelle n’entravait pas ses écrits. Il y a même plusieurs religions qui cohabitent, et ce cher Orson n’essaye pas de les descendre (même s’il les mystifie quelque peu, les religions étant un peu tabous dans ce monde-là). Pas de grandes leçons de morale, ou alors bien cachées. On me souffle à l’oreille que plus tard, il ne s’est pas trop gêné pour écrire des bouquins ouvertement homophobes. J’essayerai de ne pas piocher dans ceux-là.
- J’avais oublié la moitié des spoilers, au point que je n’ai pas vu la fin venir. Et pourtant je savais qu’il y avait un truc énorme qui se cachait, et j’en ai élaborés, des scénarios tirés par les cheveux !

Ender est un personnage auquel je me suis attachée jusqu’à la fin. La FI, l’école où on l’envoie, ne va pas être tendre avec lui. Il faut dire que le petit Ender a des sentiments et que les sentiments, ça peut être gênant pour faire la guerre. A l’école, on les divise en équipes, on les entraîne à l’aide de “jeux” -Ender’s game en VO -, qui deviennent de plus en plus rudes. Entraînements dans des salles sans gravité, armées contre armées. Des jeux virtuels aussi, inquiétants et étranges, où il faut faire preuve de stratégie pour franchir les obstacles. La compétition est rude, isole Ender de ses compagnons un peu plus chaque jour. On ne peut que compatir avec lui, maudire ces adultes qui lui font vivre un enfer, même si on en vient parfois à oublier qu’Ender n’est qu’un enfant. Chaque journée est une épreuve, chaque personne, bonne ou mauvaise, un point sur le chemin d’Ender qui va l’orienter progressivement vers ce qu’il va devenir à la fin du livre.
Chaque début de chapitre dévoile un dialogue entre responsables de l’école, qui discutent du comportement à adopter envers Ender, et aussi des fameux doryphores, qui ne sont finalement qu’une menace invisible dans la majeure partie du livre. Plus loin, on retrouve le frère et la sœur d’Ender et, bien que la situation politique ne soit parfois pas claire dans ce livre (il semblerait q’elle soit expliquée plus précisément dans les tomes suivants), ces passages permettent de solidifier le monde où l’histoire se déroule. Le frère et la sœur, simples enfants, vont tenter de s’immiscer dans la vie politique - jolie démonstration de l’auteur sur ce que peut faire une simple influence au sein d’un réseau de citoyens.
Mais bien sûr, tout tourne autour d’Ender. Va-t-il devenir le sauveur que l’on souhaite, va-t-il succomber aux autres élèves qui lui sont hostiles, va-t-il perdre toute humanité, formaté par l’école ?
La fin est d’autant plus magistrale que tout se passe très vite. Vraiment, je n’ai pas vu LE rebondissement arriver, et pourtant je l’ai guetté ! Si je décrivais mes sentiments à la lecture des dernières pages, j’en dirais forcément trop.

Un bouquin relativement facile d’accès pour la novice en SF que je suis, une vraie réflexion sur la société, sur l’humanité. En bref : un livre à lire.

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  1. j'ai beaucoup aimé cette lecture! j'ai trouvé l'intrigue très fine!

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